le petit cheminot à la campagne
le petit cheminot à la montagne présenté par Claude fille du directeur de ce
centre appelé le petit cheminot à la montagne centre de vacances des
enfants des chemins de fer ALGERIENS .c 'est dans ce camp que j 'ai vu pour la
première fois des films en noir et blanc projetés dans la court du
camp la nuit ;monsieur VERNEY avait toujours la gentillesse d
'inviter les gens du village à ces séances de cinéma ( il m
'appelait Vincent AURIOL ) nom d 'un président de la république de l 'époque
les photos proviennent de CLAUDE VERNEY et de Josiane
Camilleri ( camarade d 'école ) dont les parents travaillaient au camp
on peut les remercier pour cet apport à la mémoire de ce village
Texte de Laurent THEVEBET historien sur la SNCF
LE PETIT CHEMINOT ALGERIEN
A LA MONTAGNE
Au hasard de mes recherches
sur les colonies de vacances des services sociaux, j’ai pu consulter des
documents sur l’œuvre du « Petit cheminot à la montagne ». Le nom de cette
œuvre sociale m’a intrigué et je vous partage les quelques informations
recueillies.
Dès 1857, des lignes de
chemins de fer sont construites en Algérie, alors sous domination française
depuis l’annexion de 1834. A partir de 1912, deux compagnies principales
exploitent le réseau, la compagnie PLMA, une filiale de la compagnie du PLM,
et la Compagnie des chemins de fer de l’État
(CFEA). Fusionnées en 1934, les deux compagnies sont rattachées en 1938 à la
SNCF nouvellement créée. La gestion des lignes est confiée à l’Office des
Chemins de Fer Algériens (CFA). Le 30 juin 1959, l’État
et l’OCFA créent la SNCFA. L’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962, met
fin à la présence française.
Dès les années 1920, la
compagnie PLMA, à l’instar de sa société mère, crée des institutions du
personnel, ouvre des écoles d’apprentis, construit des cités cheminotes pour
loger le personnel et organise des services sociaux dont des colonies de
vacances, sans oublier la « Joyeuse harmonie » composée de cheminots
musiciens. Ainsi, la création en 1924 de l’œuvre du « Petit cheminot à la
Montagne » est due à l’initiative d’Albert Jourdain, directeur du réseau
algérien PLM. Il souhaite « procurer aux enfants des cheminots, souvent
anémiés par les fièvres et les rigueurs du climat, la possibilité de refaire
leurs forces dans une cure d’altitude et d’exercices physiques ». Compte tenu
des salaires modestes, la contribution des parents au séjour est minime. Le
budget de cette œuvre est donc alimenté par les cotisations de ses membres,
des dons, des subventions, et les produits des fêtes. Ces soirées et bals dans
les grands hôtels où se pressent les notables, relatés par la presse locale,
sont des évènements mondains et philanthropiques qui financent en grande
partie l’œuvre. Ce mode de faire, très paternaliste, n’est pas sans créer des
relations tendues avec l’autre compagnie d’État,
la CFEA. En effet, en 1924 par voie de presse le directeur de la CFEA reproche
au PLMA son financement privé et critique les 80 places réservées aux enfants
de son personnel que la compagnie adverse « a bien voulu lui octroyer ».
L’œuvre sociale devient un enjeu de concurrence entre les deux compagnies.
Sans compter les revendications des syndicats cheminots (CGT) qui souhaitent
être associées à cette œuvre et la développer pour les enfants des 15 000
cheminots algériens critiquant le mode de gestion du PLMA.
Une colonie de vacances fut
tout d’abord installée à Ben-Chicao, puis elle fut transférée à Lodi (Draa
Esmar) près de Médéa pour les enfants de la région d’Alger. Le camp de
Zarifelt, près de Tlemcen, fut désigné pour recevoir les enfants d’agents du
département d’Oran. Les petits cheminots sont admis de 7 à 14 ans, après
examen de la Commission médicale. Ainsi, tous les étés, Lodi reçoit 80 enfants
en deux séries : la première comprenant 40 garçons, et une deuxième avec 40
filles, qui séjournent du 15 août au 25 septembre, tandis que Zarifelt reçoit
une soixantaine d’enfants. Le séjour y est organisé avec méthode :
« Promenades dans la montagne, jeux, exercices de gymnastique, sieste aux
heures chaudes de la journée, y alternent, à la grande satisfaction des
enfants. » L’augmentation moyenne de poids relevée à la fin du séjour
constitue « la preuve la plus convaincante que la nouvelle vie a porté ses
fruits ». Trois fois par semaine, avant le coucher, les enfants sont admis à
écouter la TSF ou à assister à une représentation de cinéma. Pour beaucoup
d’enfants, c’est souvent la première séance de cinéma d’autant que sont
invités les enfants des villages voisins. Si les enfants de cheminots
d’origine européenne sont majoritaires, une vingtaine d’enfants musulmans sont
inscrit pour chaque période. Les repas sont préparés en tenant compte des
interdits alimentaires.
En 1936, une colonie,
située à Aïn Seynour, réputée pour ses sources d’eau gazeuse, est ouverte par
les CFA. Elle est dirigée par Paul Verney, aidé d’une infirmière, Henriette
Soler, d’un couple de moniteurs, de jardiniers et de lingères. Un médecin
visite la colonie régulièrement, tandis que les festivités réunissent les
colons et les enfants du village. Les séances de cinéma, avec le grand camion,
tant attendu, « éblouissent les enfants ».
La colonie de Tikjda,
station climatique, terminée depuis 1939, est ouverte en 1941. Située au sud
du Djurdjura, à 1500 mètres d'altitude, c’est un vaste bâtiment de pierre où
se dresse, dans une clairière, des cèdres centenaires. À l'intérieur du
bâtiment, l'eau fraîche des sources alimente la cuisine moderne, les lavabos
et les douches. Une installation appropriée permet de distribuer l'eau chaude
à volonté. L'électricité, fournie par appareil à vent, est également
distribuée dans tous les locaux.
Au cours des années 1950,
les CFA organisent des colonies en métropole avec le concours des services
sociaux SNCF. Ainsi, trois colonies (Malicorne, Saint-Chely et
Méribel-les-Allues) accueillent des enfants de cheminots algériens, venus en
avion et train, alors que la colonie de Sauveterre est gérée directement par
les CFA. Là encore, est bien précisé le « respect des interdits alimentaires
pour les enfants musulmans » selon la terminologie de l’époque.
Les centres de Zarifelt et
de Tikdja ont fonctionné jusqu’en 1993 comme maison familiale des chemins de
fer algériens (SNTF). Lodi et Aïn Seynour ont été abandonnés après
l’indépendance.
Sources :
·
Les
entreprises coloniales
·
Gallica (BNF),
presse locale et syndicale d’époque
·
Site de :
ainsennour.free.fr
·
Site de :
oran3.free.fr
·
Site de la SNTF
·
Entretien d’Henri
Vincent le 7 juillet 2020
·
Photographies
collection privée Claude Verney
Témoignage de Claude
VERNEY
Avec un peu de retard, j’ai groupé certaines photos
du camp du « petit cheminot à la montagne « et mes souvenirs
Je vous envoie donc ,ces clichés ,qui donnent une
idée de cette réalisation .Mon père ,Mr VERNEY Paul, en a conçu l’idée ;la mise
en place ,la dirigée de 1936 à 1954 si mes souvenirs sont exacts j’avais 2
ans ;les premiers bâtiments étaient en bois ;l’année suivante ,ils étaient en
pierres cette colonie de vacances réservée aux enfants des cheminots
,fonctionnait les trois mois d’été, en deux périodes la colonie est située à 1000
mètres d’altitude ;dans une foret de chênes liège à AÏN –SEYNOUR qui veut dire
« source blanche .le personne était employée pour la plus grande partie par les
chemins de fer algériens (CFA)
Les moiteurs n’étaient pas payés-ils avaient le
gîte, le couvert, les congés .les journées étaient occupées comme suit
Réveil vers 7 heures rassemblement sur le terrain
de jeux en tenue de sport pour 2 minutes de gym .puis à tour de rôle, lavabo,
faire les lits (pliage) et petit déjeuner copieux.
Vient ensuite la promenade ;sur le lieu choisi ,il
y a des jeux individuels ou collectifs retour au camp en chantant lavabo ;et
repas tout le monde fait la sieste(dormir ,écrire aux parents ,jouer dans le
calme fin de la sieste ,le goûter ;puis jeux sur le terrain, ou dans une prairie
où se trouve une source ferrugineuse excellente fin des jeux et des sorties vers
18 ;30 –lavabo faire le lit pour la nuit, un peu de liberté ;avant le repas du
soir-le coucher pour tous les enfants vers 20h30 .certains soirs ,feu de camp
avec chanson,séance de cinéma
Le départ, la séparation des amitiés après 1 mois
½ a toujours été difficile .le linge était ramassé chaque semaine pour être
laver ; repriser .quelques fois,il y avait une grande promenade tous ensemble
,conduite par mon père ;avec pique nique –toujours des jeux des chants grande
douche 1 à 2 fois par semaine
Un docteur visitait les colons ; les soignait .les
parents visitaient leurs enfants 1 a 2 fois dans la période .nous avions des
représentations de théâtre, de chorale ; ouvertes à tous les gens du village et
des alentours des fêtes, bals –jamais d’ennui
Toute ma jeunesse est là de 2 ans à 20 ans, tous
les étés je connais le foret, la montagne comme ma poche
Je garde en moi, ce bonheur sain ; joyeux j’espère
de tout mon cœur que cette réalisation puisse encore servir la jeunesse
Avec toute ma sympathie ; j’espère que vous ferez
quelque chose de bien
Claude IRALI(Verney)
0rganigramme
du camp donné par Josiane Camilleri
Directeur
Mr Verney ;sous directrice madame Soler ;Infirmerie
Soler Henriette d 'Alger ;Cuisiniers
Abdelkrim de souk Ahras; madame Choulara Nicolas;Nettoyage
et lingerie mesdames Villoquet ;Bussutil,Falzon,Fabre;Moniteurs
Codaccioni ;Mr et madame Aquiliana François ;jardinier
et gardien: Camilleri louis;Atik Mohamed
Témoignage deYvon HUGUENIN écrit et paru dans la revue Ensemble


Bonjour,
Je viens de tomber par hasard sur votre site d'Aïn-Sennour
et plus particulièrement sur l'article concernant 'Le petit cheminot à la
montagne". Mon père travaillant aux CFA en gare de Bône nous avons été,
avec mon frère et durant plusieurs années pendant les 3 mois de
vacances dans cette colonie. Nous nous souvenons très bien de Claude Verney,
de son papa et d'un adjoint au directeur qui s'appelait monsieur Aquilina.
A cet effet je vous envoie 4 photos de cette époque
que je vous demande, si cela est possible de rajouter à ce site. Peut-être
que d'anciens enfants de l'époque se reconnaîtront-ils sur ces photos.
Bravo à vous tous qui maintenez encore nos
souvenirs vivants par vos parutions.
Bien à vous
Bernard KUGLER
Les photos
datant de 1948 se trouvent sur la première ligne (photos 2 3
4 5 )
galerie de
photos
 |
 |
 |
 |
 |
 |
Salle de jeux |
vue générale salle
de jeux cuisine dortoir |
Enfants sous la
pergola |
Personnel du camp |
Chauffeur |
Le ravitaillement est arrivé |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
personnel |
jeux et initiation
à la danse |
danse et jeux |
groupe d'enfants de la colonie de vacances |
Groupe d'enfants |
en attendant le
repas |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
au dortoir les lits sont faits et bien
aérés |
au lever les lits ont été défaits par les
enfants.. |
Familles Camilleri ;Olive et Verney (personnel et directeur du centre) |
Départ de la promenade des filles |
départ de la promenade des
garçons
|
Infirmière donnant sirop et vitamines |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
famille Villoquet ;Camilleri;Soler |
la pergola sous la
neige |
la pergola |
Avant le repas |
Camion pour le cinéma |
Louis Camilleri et Danielle |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
Josiane Camilleri et Andrée Rolland
sur le toboggan |
En attente du repas |
Avant le cinéma |
le camp à ses débuts |
le camp servant de cantonnement au
commando 44 en 1960 |
Pergola |
|