AÏN SEYNOUR  village de nos aïeux et de notre jeunesse de1871à1962

 

 

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le petit cheminot à la campagne

le petit cheminot à la montagne présenté par Claude fille du directeur de ce centre appelé le petit cheminot à la montagne  centre de vacances des enfants des chemins de fer ALGERIENS .c 'est dans ce camp que j 'ai vu pour la première  fois des films en noir et blanc projetés  dans la court du camp  la nuit ;monsieur VERNEY avait toujours la gentillesse  d 'inviter les gens du village à ces séances de cinéma   ( il m 'appelait Vincent AURIOL ) nom d 'un président de la république de l 'époque

les photos  proviennent de CLAUDE VERNEY  et de Josiane  Camilleri ( camarade d 'école ) dont les parents  travaillaient au camp

on  peut les remercier pour  cet apport à la mémoire de ce village


Texte de Laurent THEVEBET  historien sur la SNCF

LE PETIT CHEMINOT ALGERIEN A LA MONTAGNE

Au hasard de mes recherches sur les colonies de vacances des services sociaux, j’ai pu consulter des documents sur l’œuvre du « Petit cheminot à la montagne ». Le nom de cette œuvre sociale m’a intrigué et je vous partage les quelques informations recueillies.

Dès 1857, des lignes de chemins de fer sont construites en Algérie, alors sous domination française depuis l’annexion de 1834. A partir de 1912, deux compagnies principales exploitent le réseau, la compagnie PLMA, une filiale de la compagnie du PLM, et la Compagnie des chemins de fer de l’État (CFEA). Fusionnées en 1934, les deux compagnies sont rattachées en 1938 à la SNCF nouvellement créée. La gestion des lignes est confiée à l’Office des Chemins de Fer Algériens (CFA). Le 30 juin 1959, l’État et l’OCFA créent la SNCFA. L’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962, met fin à la présence française.

Dès les années 1920, la compagnie PLMA, à l’instar de sa société mère, crée des institutions du personnel, ouvre des écoles d’apprentis, construit des cités cheminotes pour loger le personnel et organise des services sociaux dont des colonies de vacances, sans oublier la « Joyeuse harmonie » composée de cheminots musiciens. Ainsi, la création en 1924 de l’œuvre du « Petit cheminot à la Montagne » est due à l’initiative d’Albert Jourdain, directeur du réseau algérien PLM. Il souhaite «  procurer aux enfants des cheminots, souvent anémiés par les fièvres et les rigueurs du climat, la possibilité de refaire leurs forces dans une cure d’altitude et d’exercices physiques ». Compte tenu des salaires modestes, la contribution des parents au séjour est minime. Le budget de cette œuvre est donc alimenté par les cotisations de ses membres, des dons, des subventions, et les produits des fêtes. Ces soirées et bals dans les grands hôtels où se pressent les notables, relatés par la presse locale, sont des évènements mondains et philanthropiques qui financent en grande partie l’œuvre. Ce mode de faire, très paternaliste, n’est pas sans créer des relations tendues avec l’autre compagnie d’État, la CFEA. En effet, en 1924 par voie de presse le directeur de la CFEA reproche au PLMA son financement privé et critique les 80 places réservées aux enfants de son personnel que la compagnie adverse « a bien voulu lui octroyer ». L’œuvre sociale devient un enjeu de concurrence entre les deux compagnies. Sans compter les revendications des syndicats cheminots (CGT) qui souhaitent être associées à cette œuvre et la développer pour les enfants des 15 000 cheminots algériens critiquant le mode de gestion du PLMA.

Une colonie de vacances fut tout d’abord installée à Ben-Chicao, puis elle fut transférée à Lodi (Draa Esmar) près de Médéa pour les enfants de la région d’Alger. Le camp de Zarifelt, près de Tlemcen, fut désigné pour recevoir les enfants d’agents du département d’Oran. Les petits cheminots sont admis de 7 à 14 ans, après examen de la Commission médicale. Ainsi, tous les étés, Lodi reçoit 80 enfants en deux séries : la première comprenant 40 garçons, et une deuxième avec 40 filles, qui séjournent du 15 août au 25 septembre, tandis que Zarifelt reçoit une soixantaine d’enfants. Le séjour y est organisé avec méthode : « Promenades dans la montagne, jeux, exercices de gymnastique, sieste aux heures chaudes de la journée, y alternent, à la grande satisfaction des enfants. » L’augmentation moyenne de poids relevée à la fin du séjour constitue « la preuve la plus convaincante que la nouvelle vie a porté ses fruits ». Trois fois par semaine, avant le coucher, les enfants sont admis à écouter la TSF ou à assister à une représentation de cinéma. Pour beaucoup d’enfants, c’est souvent la première séance de cinéma d’autant que sont invités les enfants des villages voisins. Si les enfants de cheminots d’origine européenne sont majoritaires, une vingtaine d’enfants musulmans sont inscrit pour chaque période. Les repas sont préparés en tenant compte des interdits alimentaires.

En 1936, une colonie,  située à Aïn Seynour, réputée pour ses sources d’eau gazeuse, est ouverte par les CFA. Elle est dirigée par Paul Verney, aidé d’une infirmière, Henriette Soler, d’un couple de moniteurs, de jardiniers et de lingères. Un médecin visite la colonie régulièrement, tandis que les festivités réunissent les colons et les enfants du village. Les séances de cinéma, avec le grand camion, tant attendu, « éblouissent les enfants ».

La colonie de Tikjda, station climatique, terminée depuis 1939, est ouverte en 1941. Située au sud du Djurdjura, à 1500 mètres d'altitude, c’est un vaste bâtiment de pierre où se dresse, dans une clairière, des cèdres centenaires. À l'intérieur du bâtiment, l'eau fraîche des sources alimente la cuisine moderne, les lavabos et les douches. Une installation appropriée permet de distribuer l'eau chaude à volonté. L'électricité, fournie par appareil à vent, est également distribuée dans tous les locaux.

Au cours des années 1950, les CFA organisent des colonies en métropole avec le concours des services sociaux SNCF. Ainsi, trois colonies (Malicorne, Saint-Chely et Méribel-les-Allues) accueillent des enfants de cheminots algériens, venus en avion et train, alors que la colonie de Sauveterre est gérée directement par les CFA. Là encore, est bien précisé le « respect des interdits alimentaires pour les enfants musulmans » selon la terminologie de l’époque.

Les centres de Zarifelt et de Tikdja ont fonctionné jusqu’en 1993 comme maison familiale des chemins de fer algériens (SNTF). Lodi et Aïn Seynour ont été abandonnés après l’indépendance.

Sources :

·         Les entreprises coloniales

·         Gallica (BNF), presse locale et syndicale d’époque

·         Site de : ainsennour.free.fr

·         Site de : oran3.free.fr

·         Site de la SNTF

·         Entretien d’Henri Vincent le 7 juillet 2020

·         Photographies collection privée Claude Verney

 


Témoignage de Claude VERNEY

Avec un peu de retard, j’ai groupé certaines photos du camp du « petit cheminot à la montagne «  et mes souvenirs

Je vous envoie donc ,ces clichés ,qui donnent une idée de cette réalisation .Mon père ,Mr VERNEY Paul, en a conçu l’idée ;la mise en place ,la dirigée de 1936 à 1954 si mes souvenirs sont exacts j’avais 2 ans ;les premiers bâtiments étaient en bois ;l’année suivante ,ils étaient en pierres cette colonie de vacances réservée aux enfants des cheminots ,fonctionnait les trois mois d’été, en deux périodes la colonie est située à 1000 mètres d’altitude ;dans une foret de chênes liège à AÏN –SEYNOUR  qui veut dire «  source blanche .le personne était employée pour la plus grande partie par les chemins de fer algériens (CFA)

Les moiteurs n’étaient pas payés-ils avaient le gîte, le couvert, les congés .les journées étaient occupées comme suit

Réveil vers 7 heures rassemblement sur le terrain de jeux en tenue de sport pour 2 minutes de gym .puis à tour de rôle, lavabo, faire les lits (pliage) et petit déjeuner copieux.

Vient ensuite la promenade ;sur le lieu choisi ,il y a des jeux individuels ou collectifs retour au camp en chantant lavabo ;et repas tout le monde fait la sieste(dormir ,écrire aux parents ,jouer dans le calme fin de la sieste ,le goûter ;puis jeux sur le terrain, ou dans une prairie où se trouve une source ferrugineuse excellente fin des jeux et des sorties vers 18 ;30 –lavabo faire le lit pour la nuit, un peu de liberté ;avant le repas du soir-le coucher pour tous les enfants vers 20h30 .certains soirs ,feu de camp avec chanson,séance de cinéma

Le départ, la séparation des amitiés après 1 mois ½ a toujours été difficile .le linge était ramassé chaque semaine pour être laver ; repriser .quelques fois,il y avait une grande promenade tous ensemble ,conduite par mon père ;avec pique nique –toujours des jeux des chants grande douche 1 à 2 fois par semaine

Un docteur visitait les colons ; les soignait .les parents visitaient leurs enfants 1 a 2 fois dans la période .nous avions des représentations de théâtre, de chorale ; ouvertes à tous les gens du village et des alentours des fêtes, bals –jamais d’ennui

Toute ma jeunesse est là de 2 ans à 20 ans, tous les étés je connais le foret, la montagne comme ma poche

Je garde en moi, ce bonheur sain ; joyeux j’espère de tout mon cœur que cette réalisation puisse encore servir la jeunesse

Avec toute ma sympathie ; j’espère que vous ferez quelque chose de bien

Claude IRALI(Verney)


0rganigramme   du camp donné par Josiane Camilleri

Directeur Mr Verney ;sous directrice madame Soler ;Infirmerie Soler Henriette d 'Alger ;Cuisiniers Abdelkrim de souk Ahras; madame Choulara Nicolas;Nettoyage et lingerie mesdames Villoquet ;Bussutil,Falzon,Fabre;Moniteurs Codaccioni ;Mr et madame  Aquiliana  François ;jardinier et  gardien: Camilleri louis;Atik Mohamed  


Témoignage deYvon HUGUENIN  écrit et paru dans la revue Ensemble 


Bonjour,
Je viens de tomber par hasard sur votre site d'Aïn-Sennour et plus particulièrement sur l'article concernant 'Le petit cheminot à la montagne". Mon père travaillant aux CFA en gare de Bône nous avons été, avec mon frère et durant plusieurs années pendant les 3 mois de vacances dans cette colonie. Nous nous souvenons très bien de Claude Verney, de son papa et d'un adjoint au directeur qui s'appelait monsieur Aquilina.
A cet effet je vous envoie 4 photos de cette époque que je vous demande, si cela est possible de rajouter à ce site. Peut-être que d'anciens enfants de l'époque se reconnaîtront-ils sur ces photos.
Bravo à vous tous qui maintenez encore nos souvenirs vivants par vos parutions.
Bien à vous
 Bernard KUGLER
 b.kugler@orange.f

Les photos datant de 1948  se trouvent  sur la première ligne (photos  2 3 4 5 )


galerie de photos

 
colonievacance1.jpg (109251 octets)

colonievacances31948.jpg (124206 octets)

colvacances2.jpg (92065 octets)

001-Aïn-Sennour Août-Sept 1948.jpg (126755 octets)

Salle de jeux vue générale salle de jeux cuisine dortoir Enfants sous la pergola

Personnel du camp

Chauffeur

Le ravitaillement est arrivé

salle dejeux1.jpg (71399 octets)
personnel jeux et initiation à la danse danse et jeux

groupe d'enfants de la colonie de vacances

Groupe d'enfants

en attendant le repas

au dortoir les lits sont faits et bien aérés

au lever les lits ont été défaits par les enfants..

Familles Camilleri ;Olive et Verney (personnel et directeur du centre)

Départ de la promenade des filles

départ de la promenade des garçons

Infirmière donnant sirop et vitamines

famille Villoquet ;Camilleri;Soler la pergola sous la neige la pergola Avant le repas Camion pour le cinéma

Louis Camilleri et Danielle

pergola.jpg (73242 octets)

Josiane Camilleri   et Andrée Rolland sur le toboggan

En attente du repas

Avant le cinéma

 le camp à ses débuts

le camp  servant de cantonnement au commando 44 en 1960

Pergola

 

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Dernière mise à jour le : 16 décembre 2024.