LES
SECTIONS ADMINISTRATIVES SPECIALISEES ( 1955/1962 )

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képi officier sas
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Insigne des sas
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LEUR
FONDATION EN 1955
Au début de l’insurrection en 1954, l’Algérie
comprend un Gouvernement Général à Alger (G.G.) et
trois départements : Alger, Oran et Constantine, des préfectures
et sous-préfectures et un certain nombre de communes :
communes de Plein Exercice (sur le modèle de la Métropole
) et Communes Mixtes dirigées par des administrateurs
civils.
A l’été 1955, le Gouverneur Général Jacques
Soustelle, avec le Général Parlange, figure légendaire
des Affaires Indigènes du Maroc, décide de renforcer
l’administration des Communes Mixtes et crée dans le
bled des Sections Administratives Spécialisées dépendant
d’une administration des Affaires Algériennes installée
à Alger.
Il demande aux Forces Armées, principalement à l’Armée
de Terre, de détacher des officiers et des
sous-officiers en position " Hors Cadres " au
service des Affaires Algériennes.
Des anciens officiers des Affaires Indigènes du Maroc
encadrent les premières S.A.S. et sont intégrés dans
la hiérarchie des Affaires Algériennes au niveau des
Sous-préfectures et Préfectures .
L’effort porte d’abord sur le Constantinois et une
partie de l’Algérois ( Grande Kabylie ) et s’étend
par la suite à l’ensemble de l’Algérie puis aux
villes ( Sections Administratives Urbaines). A leur
maximum, les Affaires Algériennes comprendront 700
S.A.S., des échelons de liaison au niveau des
Sous-préfectures et Préfectures et une administration
centrale à Alger. Au total, de 1955 à 1960, 4 000
officiers d'active et appelés serviront dans les S.A.S.
.ORGANISATION
D'UNE S.A.S.
Installée dans le bled, une S.A.S. est commandée par
un Capitaine ou un Lieutenant et comprend en outre la
plupart du temps un sous-officier, du personnel civil (
secrétaire, comptable, radio, assistante médico-sociale,
chauffeur, interprète ) et un élément de protection,
le maghzen, avec une trentaine de moghaznis. De nombreux
sous-lieutenant du contingent renforceront peu à peu le
dispositif : ils seront adjoints du Chef de S.A.S. dont
ils assureront l'intérim en cas de besoin et parfois
Chefs de S.A.S.
Disposant d’une jeep et d’une ou plusieurs
camionnettes, parfois de chevaux, le chef de S.A.S. est
en mesure d’effectuer des tournées dans les villages
et les douars.
MISSION,
ACTIVITES D'UNE S.A.S.
Les S.A.S. représenteront l’autorité civile auprès
des communes. Elles auront à conduire à partir de 1958
le programme dit des 1000 villages (logements, adduction
d'eau, routes, écoles, dispensaires…) dont le
financement est prévu par le Plan de Constantine. A ces
titres, elles auront en charge, pour une ou plusieurs
communes :
La sécurité, avec l'aide de l'armée.
Le recensement et l’État Civil, la participation à la
réforme communale de 1956, ouvrant le champ à la
pratique de la démocratie, l’organisation des élections.
Les chantiers : routes, marchés, hydraulique….
La scolarisation avec la réouverture ou la construction
d'écoles.
La santé, en particulier l'Assistance Médicale
Gratuite ( A.M.G. ) : l'action propre de la S.A.S. est
épaulée par des médecins et des infirmiers militaires
assurant consultations et soins, et par les équipes de
la Croix Rouge et les EMSI ( Équipes médico-sociales
itinérantes ).
Les ouvroirs pour femmes.
L'aide à la jeunesse, grâce à des équipes de
moniteurs de la Jeunesse Algérienne.
LES
PERTES DU SERVICE DES AFFAIRES ALGERIENNES
DE 1956 A 1962 ( AVANT LES ACCORDS D'EVIAN )
Officiers : 73
Sous-officiers : 33
Personnel civil : 42
Moghaznis : 612
Le nombre des blessés est bien plus important encore
LA
FIN
Après le discours du Général
de Gaulle sur l'autodétermination
le 16 Septembre 1959, le doute
s'installe.
Si nombre d'officiers des
Affaires Algériennes croient
encore à l'intégration dans l'égalité
des droits, d'autres ne peuvent
manquer de conclure que l'indépendance
se profile, et sans doute à très
court terme. Mais le combat de
fond continue : le combat
quotidien pour protéger quoi
qu'il arrive une population
recrue de fatigue et de misère,
et si possible, améliorer son
sort. Avec la question de plus
en plus angoissante des
moghaznis et de leurs familles :
comment les protéger eux aussi,
quoi qu'il arrive ?
En Mars 1962, le gouvernement
Français signe le cessez le feu
avec le FLN. Les S.A.S. isolées
sont repliées sur les S.A.S.
les plus importantes. Les
moghaznis sont désarmés, comme
d'ailleurs les harkis et les
groupes d'autodéfenses (
G.A.D.).
Des officiers S.A.S. tentent de
rapatrier en France leurs
moghaznis ou harkis en dépit
des consignes des autorités
politiques et militaires. Mais
ces efforts individuels ne réussiront
que très partiellement. De
nombreux moghaznis, ayant foi en
la parole donnée, préfèrent
rester sur place. En Juin 1962,
les S.A.S. sont dissoutes
"laissant derrière
elles…des moghaznis et des
populations ralliées à l'intégration
désormais boucs émissaires
d'une Algérie indépendante,
tandis que ceux qui auront été
rapatriés ne seront jamais
acceptés par la plupart des
Français." (8).
Le nombre des harkis et
moghaznis assassinés après
l'indépendance, en violation
absolue des accords d'Evian,
fait l'objet d'estimations très
variées. Le traitement de
dossiers depuis plus de quarante
ans par notre association permet
d'affirmer qu'il s'agit en tout
état de cause de plusieurs
dizaines de milliers de
victimes.(9)
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